Chercher du contenu, un article..

Scandale autour des EHPAD : le cas Orpea

Groupe Orpea

Convocation par le gouvernement, action menée en justice par les familles…le groupe Orpea est montré du doigt. Il est accusé de maltraitances dans certains Ehpad pour optimiser son profit. Depuis la sortie d’un ouvrage qui met en avant les manquements dans la prise en charge des résidents, le groupe Orpea est dans la tourmente.

 

Une motivation économique nuisible 

Le groupe Orpea est né dans les années 80. Cette entreprise gère une chaîne d’Ehpad privés, de maisons de retraite et de cliniques de soins. Introduit en bourse en 2002, Orpea possède 1 114 établissements, 111 801 lits dans 23 pays. Présent en Europe, Amérique du Sud et en Asie, le groupe est devenu un acteur de référence dans la prise en charge des personnes âgées. Cependant, ses méthodes de gestion font régulièrement l’objet de scandales. En 2015 déjà la presse rapportait de mauvaises conditions d’accueil des personnes âgées au sein des établissements Orpea. En cause ? Le sous-effectif du personnel soignant. Aujourd’hui, on accuse à nouveau le groupe de maltraitances, malversations et dérives lucratives dans certains Ehpad appartenant à Orpea. Le 26 janvier, le journaliste Victor Castanet publie un livre intitulé Les fossoyeurs, résultat de trois années d’enquête. L’auteur dénonce des conditions sanitaires et éthiques déplorables dans certains établissements. Il met en avant un système où la prise en charge médicale, les soins d’hygiène et les repas des résidents sont parfois mesurés, rationnés dans un unique but de faire des économies. Orpea aurait choisi un modèle de gestion orienté vers ses objectifs de rentabilité au détriment des résidents. Son livre révèle que les personnes âgées n’auraient droit qu’à trois couches par jour, une nourriture limitée et des résidents laissés sans soin durant plusieurs jours. Et ce, alors qu’ils paient entre 7 000 et 15 000 euros par mois pour la chambre qu’ils occupent. L’auteur précise dans son récit que cette situation ne concerne pas tous les Ehpad du groupe Orpea.

 

Convoqué par le gouvernement

Dans un communiqué de presse du 24 janvier 2022, la direction d’Orpea dénonce une enquête à charge et répond à ces allégations : « Nous contestons formellement l’ensemble de ces accusations que nous considérons comme mensongères, outrageantes et préjudiciables ». La Ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon a annoncé l’ouverture d’une enquête financière contre le groupe Orpea. Le 1er février, le directeur du groupe, Jean-Christophe Romersi a été convoqué par la ministre pour répondre à ces accusations. Cet entretien « sera l’occasion d’entendre les explications du groupe Orpea sur plusieurs points qui feront l’objet d’enquêtes approfondies par les services de l’Etat », précise-t-elle. L’objectif de cette rencontre est d’avoir des précisions sur « l’attribution aux établissements de consommables tels que les protections hygiéniques ou sur les enjeux liés à la nutrition des résidents », « les pratiques managériales du groupe concernant les personnels, le taux d’encadrement », « les modalités de signalement et le suivi des faits de maltraitance signalés par les proches des résidents » ainsi que « les pratiques financières du groupe ». Dans le même temps, l’ARS (Agence Régionale de Santé) a lancé une inspection dans un Ehpad du groupe, situé à Neuilly-sur-Seine. Celui-ci, est mentionné dans le livre Les Fossoyeurs. Les résultats sont attendus d’ici quelques jours. De plus, les familles de résidents s’apprêtent à lancer une action collective en justice contre le gestionnaire de maisons de retraites.

Le groupe fait les frais de cette polémique : les révélations du journaliste ainsi que les plaintes déposées, ont provoqué une chute du cours de Bourse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marquées par *