Longtemps considérée comme une interlocutrice en matière de santé, la pharmacie voit son rôle s’élargir avec de nouvelles missions attribuées. En effet, la pharmacie s’est fait une nouvelle place dans le diagnostic et la prescription. Quelles sont les limites dans ce nouveau rôle ? Pourquoi la pharmacie est-elle désormais autorisée à diagnostiquer et prescrire ?
La délivrance d’un médicament…
On a tous eu l’occasion de se rendre au moins une fois dans notre vie dans une pharmacie. Que ce soit pour récupérer des médicaments prescrits, ou alors pour acheter des médicaments sans ordonnance, le pharmacien est là pour conseiller mais surtout pour vérifier la prescription. Le pharmacien travaille en étroite collaboration avec le médecin. Il va délivrer les médicaments prescrits par ce dernier. Sa responsabilité est engagée dans la mesure où il analyse et vérifie si l’ordonnance est appropriée, si les doses sont adéquates ou encore, s’il existe des interactions médicamenteuses. Il se peut que le pharmacien refuse de vous délivrer un médicament s’il a un doute sur le traitement adapté. Dans ce cas-là, il appelle le médecin prescripteur pour s’assurer qu’il n’y a pas d’erreurs ou alors lui demande de modifier l’ordonnance.
…assurée d’un suivi
Lorsque le pharmacien vous délivre un traitement, il s’assure de faire le suivi de la thérapie, et vérifie que le traitement est efficace et ne provoque pas d’effets secondaires. Ainsi, le pharmacien peut mesurer votre tension artérielle pour contrôler que le traitement prescrit est adapté. Le pharmacien, va, par ailleurs, jouer un rôle important dans l’apprentissage de l’auto surveillance de la maladie. Il guide le patient et le forme à l’auto mesure de la tension, à l’identification des signes qui doivent alerter, à la bonne gestion des traitements, à une alimentation équilibrée en cas de diabète ou maladie rénale. Depuis 2011, les pharmaciens qui sortent de la faculté, sont formés en ETP (Education Thérapeutique du Patient). Cette formation consiste à aider les patients atteints d’une maladie chronique à gérer au mieux leur vie.
Un rôle en constante évolution
Régulièrement au contact du public, le pharmacien est un professionnel de santé de première ligne. Selon un sondage Harris interactive de mars 2019, pour 90% des français questionnés, les pharmaciens sont considérés comme « des professionnels de santé qualifiés, compétents, responsables, à l’écoute, disponibles et de bon conseil ». Les français ont confiance en leur pharmacien, et observent de manière très positive l’élargissement des missions des pharmaciens. Aujourd’hui, le pharmacien assure un rôle dans le dépistage de plusieurs pathologies telles que le diabète, la Covid-19. Il peut proposer un test rapide d’orientation diagnostique de l’angine (TROD angine), diagnostiquer un problème de souffle en le mesurant à l’aide de débitmètres de pointe ou encore effectuer le vaccin contre la grippe. Dépistage, vaccination… leurs nouvelles missions ne s’arrêtent pas là ! En effet, suite à l’amendement au projet de loi santé voté le 21 mars, les pharmaciens sont désormais autorisés à prescrire certains médicaments habituellement délivrés sur ordonnances.
Déléguer pour éviter les déserts médicaux
Concernant les pathologies bénignes, les pharmaciens sont donc autorisés à prescrire des médicaments tels que la codéine, les antibiotiques contre l’infection urinaire ou certains anti-inflammatoires. Pour les pathologies plus graves, les traitements sont délivrés en accord avec le médecin traitant. Cette nouvelle loi a été votée dans le but de faciliter l’accès aux soins et de lutter contre les déserts médicaux. Cette proposition va « apporter une réponse (…), en cas d’impossibilité de consulter un médecin dans un délai raisonnable », déclare en Alain Delgutte, président d’une branche de l’Ordre des pharmaciens.
L’idée n’est pas de les substituer aux médecins mais de leur permettre d’intervenir sur des situations d’urgence.
