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La Protection Civile, quand des bénévoles sauvent des vies (3e partie)

Protection civile

Responsable territorial de la Protection Civile de Garches – Ville d’Avray, Romain Blondet nous parle, avec le coeur, de cette association regroupant des secouristes bénévoles français. Troisième et dernière partie de l’interview consacrée à la Protection Civile, Romain évoque, cette fois-cu, les missions urbaines et le type de matériel utilisé lors des missions dites « opérationnelles ».

Concernant la deuxième mission de la Protection Civile, peux-tu m’expliquer comment se déroule une mission de secours ?
Un peu plus de 50% de notre mission réside dans un dispositif préventif de secours lors de manifestations prévues dans des lieux publics, dans des stades ou dans des villes. L’autre moitié de notre mission réside effectivement dans des gardes soit pour le Samu, soit pour les pompiers, en équipe complète (cinq personnes avec un chauffeur, un chef d’équipe d’intervention et trois équipiers secouristes titulaires du PSE1 et du PSE2). S’il est nécessaire d’envoyer un moyen de Premier Secours, les centres de régulations d’appels du 15 ou 18, font appels à nous en premier lieu. Ils font appel à un envoi de bénévoles en premier sur tous types d’intervention que ce soit un accident de la route, une simple perte de connaissance, une douleur thoracique ou un malaise cardiaque. Grâce à notre maillage, on est sur les lieux en moins de dix minutes alors que les médecins ont un maillage un peu plus large qui va de dix à vingt minutes parfois. On peut donc arriver sur place avant pour mettre des geste en place qui permettent ensuite d’attendre le médecin ou le Smur pour des gestes plus développés si nécessaire. Ces missions et cette mise en place restent très particulières aux Hauts de Seine, à la région parisienne et plus généralement à la région Ile-de-France.

Défibrilateur et bouteille d’oxygène, matériels obligatoires pour les secouristes

Avec quels matériels partez-vous en missions ?
Pour tous les postes et plus particulièrement pour ces missions urbaines, on a l’obligation d’avoir un défibrilateur, semi-automatique dans la région parisienne, même si les textes de loi précisent un défibrillateur automatique (semi-automatique ou entièrement automatique). C’est une obligation légale. On dispose également d’un sac a dos de secours avec de quoi désinfecter les plaies et faire des pansements. On a toujours avec nous une bouteille d’oxygène, qui est comme le défibrilateur, une obligation légale avec le matériel pour ballonner. On a donc un bavu adulte et plusieurs bavus enfants. On a également tout le matériel d’immobilisation avec les attelles standards, le matelas coquille pour les traumatismes du rachis, le matelas cervico-thoracique – le Ked (Kendrick Extrication Device) – qui vient de sortir, pour les extractions dans des contextes difficiles, par exemple dans une cave avec des gravats. On a aussi des brancards, soit le brancards catastrophe, soit le brancard de l’ambulance, sur roue. Des couvertures de survies, même si on les utilise assez peu, sauf en cas de nombreuses victimes. On utilise surtout des couvertures bactériostatiques réutilisables après désinfection. On dispose également de tout le matériel pour la protection des secouristes, comme des masques , des masques pour la grippe aviaire, des lunettes, des kit de lavages et de désinfection.

Pour en revenir à vos missions urbaines, j’ai le sentiment qu’il y a souvent un amalgame entre le Samu, les pompiers et la Protection Civile quand il s’agit d’appeler les secours ? Quel est ton avis ?
Effectivement, il a souvent un amalgame. Le Samu (Service d’Aide Médicale d’Urgence) est, pour résumer, un standard téléphonique qui régule les appels et les transmets à un médecin. Le médecin dispose alors de plusieurs entités pour répondre à un appel avec notamment les pompiers et le Smur. Les pompiers sont un moyen de premiers secours, qui partent sur des interventions légères ou graves, mais qui nécessitent une intervention rapide. Le Samu 92 (Hauts de Seine) peut également faire appel à des ambulances privées avec deux personnes formées aux Premiers Secours mais aussi aux équipes de bénévoles de trois associations que sont la Protection Civile, la Croix Rouge et l’Ordre de Malte. C’est trois vecteurs permettent normalement de traiter le léger qui nécessite une intervention rapide. Si l’intervention est grave et nécessite des moyens supérieurs pour traiter des arrêts cardiaques, des douleurs thoraciques, des infarctus du myocarde ou encore de gros accidents de voitures et de grosses désincarcérations, le Smur (Service Médical d’Urgence et de Réanimation), attaché à des hôpitaux, prend en charge l’intervention avec des équipes d’infirmiers, de médecins et d’ambulanciers, qui disposent de véhicules mobiles. Cette dernière entité étant la moins nombreuse sur le territoire, la Protection Civile ou les pompiers sont souvent appelés pour, au moins, délivrer des gestes de premiers secours en attendant, si besoin est, le Smur. En pratique, un service de premier secours est toujours envoyé.

Dernière question, avez-vous un débrief avec des psychologues après des interventions difficiles ?
C’est systématique. Dans la formation chef d’équipe, la personne est formée sur la prise en charge socio-psychologique des victimes dans le cadre de gros attentats par exemple mais aussi sur la prise en charge de toute une équipe. La formation consiste à savoir comment débriefer une équipe, comment repérer les secouristes qui pourraient être choqués et ainsi comment dédramatiser la situation. A chaque intervention, même mineur, on prend toujours cinq minutes pour évoquer l’intervention. En cas d’état de choc de l’un des secouristes, on a la possibilité d’arrêter la vacation ou la garde pour ainsi faire appel à la cellule d’urgence médico-psychologique qui dépend du Samu. Ce sont tout de même des cas qui arrivent très rarement. En sept ans d’activité, j’ai rencontré ce problème à deux reprises.

Le saviez-vous ?

Si vous ne disposez pas du PSC1 (Prévention Premier Secours de niveau 1) et que vous vous retrouvez dans une situation où une personne est victime d’un malaise, vous êtes sous le coup de la loi si vous n’intervenez pas (non assistance à personne en danger). Si la loi ne précise pas le degré de l’intervention, vous devez au moins alerter les secours ou appeler le Samu pour, évidemment, aider la personne, dans un premier temps, et vous décharger aux yeux de la loi, dans un second temps.

Site à consulter : https://www.protection-civile.org/

Merci beaucoup à Romain pour m’avoir consacré du temps afin de réaliser cette interview passionnante. En espérant qu’elle vous aura été également agréable à lire et qu’elle vous donne, pourquoi pas, l’envie d’être formé…



1 comment

  • Je voulais vous féliciter pour la belle présentation de cet article.

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