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La Protection Civile, quand des bénévoles sauvent des vies (2e partie)

Sauver vies

Responsable territorial de la Protection Civile de Garches – Ville d’Avray, Romain Blondet nous parle, avec le coeur, de cette association regroupant des secouristes bénévoles français. Retrouvez ici la deuxième partie de l’interview consacrée à la Protection Civile. Romain revient, avec nous, sur la mission de formation aux gestes de Premiers Secours.

Pour relire la première partie de l’interview sur la présentation de la Protection Civile, merci de cliquer ici.

Pour lire la troisième et dernière partie de l’interview sur les missions opérationnelles de la Protection Civile, merci de cliquer ici.

Romain, quelles sont les différentes missions de la Protection Civile ?
La principale mission reste donc la formation, l’enseignement aux Premiers Secours. La deuxième mission est l’opérationnel, c’est-à-dire le soin à personne avec plusieurs activités comme la prévention en poste de secours lors de manifestations ou encore le secours urbain avec des prises de gardes pour le Samu ou encore pour les pompiers, dans le cadre des secours à victimes et non pas pour le feu. On part donc à la place du camion des pompiers ou du Samu quand quelqu’un appelle le 18 ou le centre de régulation des appels du 15. La Protection Civile est alors envoyée en premier moyen quand quelqu’un fait un malaise ou un arrêt cardiaque, par exemple. On se déplace chez les gens pour intervenir. Si la victime est légère, elle sera prise en charge par la Protection Civile et si la victime est lourde, on fait appel à tous moyens complémentaires c’est-à-dire l’intervention des médecins ou du Smur. La dernière mission de la Protection Civile est l’humanitaire même si cette dernière n’est pas très développé car souvent prise en charge par la Croix Rouge qui a le « monopole ». Depuis cinq ans, cette mission se développe avec notamment des opérations menées sur l’Erika, lors des tsunamis, des tremblements de terre ou encore sur les catastrophes comme l’usine AZF. Le plan grand froid fait également partie de ces missions humanitaires en étroite collaboration avec le Samu social.

Des défibrilateurs inutiles sans réanimation cardio-pulmonaire

Concernant la première mission, peux-tu nous expliquer comment se déroule la formation aux Premiers Secours ?
Concernant la PSC1 (Prévention de Secours Civique de niveau 1), la formation se déroule légalement sur 10 heures. Concrètement, elle dure une journée et demi avec une formation théorique et une formation pratique sur mannequin et sur cas simulés. Une journée et demi permet de bien vérifier que les personnes ont assimilé la formation.

Romain, formez-vous également les gens sur le matériel de Premier Secours, et en particulier sur les défibrillateurs, de plus en plus fréquents dans les lieux publics ?
Depuis août dernier, c’est effectivement au programme du PSC1. On dispose de défibrilateurs de formation et toutes les personnes qui passent ce diplôme, ont, tout d’abord, une partie consacrée au massage cardiaque,bouche à bouche et une autre partie consacrée à l’utilisation des défibrilteurs semi-automatique ou parfois, entièrement automatiques. Effectivement, ce point fait donc désormais partie de la formation tout public.

Penses-tu que cette formation sur les défibrilateur devraient être obligatoire ou estimes-tu que n’importe quelle personne devrait pouvoir s’en servir comme la loi le précise ?
Les défibrilateur sont souvent très bien faits, avec des modes d’emploi disposés sur les coques sous forme de schémas pour respecter une marche à suivre. Maintenant, l’utilisation d’un défibrilateur tout seul n’a pas d’intérêt si la personne ne connaît pas le massage cardiaque et le bouche à bouche. Il me semble donc indispensable que les personnes qui utilisent un défibrilateur soient formées, pas forcément sur l’utilisation de l’appareil, qui est, par ailleurs, souvent très bien fait (n’importe qui saurait utiliser un défibrillateur comme n’importe qui sait utiliser un téléphone portable), mais plus, sur le massage cardiaque, le bouche à bouche et sur le type de secours à appeler et comment les joindre. Ces informations-là ne sont pas indiquées sur l’appareil. Clairement, je pense que le tout public devrait avoir une formation sur les premiers secours. 5% de la population est déjà formée aux gestes de premiers secours et on compte bien atteindre 20% de la population nationale. Les gens seraient peut-être impressionnés par le DSA et je pense qu’il faut déjà l’avoir utilisé une première fois, sur un mannequin, ou dans un cas concret pendant les formations, avec un peu de stress (comme on sait le mettre), pour ensuite connaître la marche à suivre, et donc appeler les secours, faire le massage cardiaque, le bouche à bouche et utiliser le défibrilateur .

Se protéger soi-même et donner l’alerte avant d’intervenir

La formation aux premiers secours se limite-t-elle à la réanimation cardio-pulmonaire (massage cardiaque, bouche-à-bouche) ?
Pas du tout, la formation ne se limite pas à ça. La réanimation cardio-pulmonaire est un module de la formation. Selon moi, les deux modules les plus importants de la formation sont la protection et l’alerte (savoir qui appeler, par quel moyen et quel message doit-on faire passer). Les personnes sont d’ailleurs souvent étonnées par ces premiers modules et pensent d’abord à sauver des vies plutôt qu’à se protéger eux-mêmes. Comment se protéger soi-même, comment protéger les victimes et comment protéger les gens impliqués avant d’intervenir, reste la base du secourisme. Il y a des cas où les personnes ne pourront, de toute façon, pas intervenir même s’ils seraient prêt à se lancer sur n’importe quoi, n’importe comment. Cela ne sert à rien. Si les gens n’ont pas une formation continue, s’il ne s’entraîne pas et s’ils oublient les gestes, le plus important reste donc la protection et l’alerte.

Le saviez-vous ?

Si vous ne disposez pas du PSC1 (Prévention Premier Secours de niveau 1) et que vous vous retrouvez dans une situation où une personne est victime d’un malaise, vous êtes sous le coup de la loi si vous n’intervenez pas (non assistance à personne en danger). Si la loi ne précise pas le degré de l’intervention, vous devez au moins alerter les secours ou appeler le Samu pour, évidemment, aider la personne, dans un premier temps, et vous décharger aux yeux de la loi, dans un second temps.

Site à consulter : https://www.protection-civile.org/

Merci beaucoup à Romain pour m’avoir consacré du temps afin de réaliser cette interview passionnante. En espérant qu’elle vous aura été également agréable à lire et qu’elle vous donne, pourquoi pas, l’envie d’être formé…



1 comment

  • Je voulais vous féliciter pour la belle présentation de cet article.

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